Projection le 27 février 2025 à 22:00 dans le cadre de Soirée Gore-Nichons
Classique du cinéma érotico-pornographique des années 80
S’il gèle toujours à pierre fendre au fin fond de la Sibérie, en revanche à Saint Pétersbourg, et plus précisément dans le palais doré de l’impératrice de toutes les Russies, l’atmosphère est pour le moins torride. Il faut dire qu’entre deux parties fines, deux ou trois orgies et la visite régulière d’amants athlétiques, la bouillante souveraine n’a de cesse de transformer ses salons d’honneur en lupanars privés. Aussi lorsqu’un naïf lieutenant, fraîchement dépossédé de ses terres, vient réclamer justice, la Tsarine ne se montre que modérément attentive. Certes les moujiks s’agitent et certaines provinces menacent de se soulever, mais que voulez-vous ? La vie est décidément trop courte pour s’intéresser à ces sottes questions de politiques intérieure. D’autant que déjà fort occupée à soulager sa quasi constante fièvre érotique Catherine II n’a que faire des soubresauts qui agitent son Empire.
Cas presque unique dans l’histoire du cinéma érotique (pornographique ?) Catherine honneur et décadence est un des très rares films adultes à grand spectacle (comparable en cela au Caligula de Tinto Brass). Tout à la fois drame historique (presque) sérieux et film d’exploitation décomplexé, cette superproduction jouit visiblement d’un budget confortable. Pas un bouton de guêtre ou une dorure ne manque aux uniformes ou au plafond de la chambre impériale. Mais soyons honnêtes, moins que le faste du décor ce sont surtout les frasques de notre Tsarine qui retiennent l’attention. En érotomane convaincue la belle consomme, avec un bel entrain, à peu près tout ce qui croise son regard : officiers de belle constitution, dames de compagnie peu farouches, serfs hirsutes et rugueux… Rien ne rebute son appétit insatiable. Certes il serait osé d’affirmer que notre réalisateur a accompli là un travail d’historien irréprochable. Visiblement moins inspiré par les chroniques de l’époque que par l’esprit des bandes dessinées de gare qui faisaient la joie des bidasses et des collégiens des années 70, notre homme signe ici une œuvrette résolument colorée, voire volontiers scabreuse, se permettant tous les excès ou presque. La scène finale risque d’ailleurs de laisser, aujourd’hui encore, plus d’un spectateur pantois.